RÉSUMÉS DE CONFÉRENCES
ALLERGIES : QUESTION D’EVOLUTION OU DE CIVILISATION ?
Par Pascal Picq
L’évolution récente des allergies, leurs diversités comme leurs intensités croissantes, indiquent un problème de mal-adaptation. Cela signifie que les populations humaines deviennent de moins en moins adaptées à leur environnement. On parle d’allergie civilisationnelle, en lien évidemment avec l’évolution toute aussi fulgurante des maladies civilisationnelles.
Depuis deux décennies, la question des allergies est devenue un sujet majeur dans le cadre de la médecine évolutionniste, approche encore trop négligée, notamment en France. La littérature anglo-saxonne utilise les termes d’evolutionary medicine ou darwinian medicine. (Au passage, mieux vaut éviter médecine darwinienne dans un contexte francophone tant notre culture reste allergique à Darwin et aux théories de l’évolution, même en médecine. Cette allergie est moins grave dans les pays anglophones ou germanophones). Une perspective évolutionniste offre une compréhension très différente des relations entre les humains et les maladies. En simplifiant, on continue à considérer que nos pathologies, comme les maladies émergentes, proviennent de la nature ou, dit autrement, de contextes non humains. Ebola, la COVID 19 et autres renforcent cette conception. Mais rien à voir avec les allergies. En fait, les plupart de nos maladies proviennent des aptitudes très humaines à changer ses environnements. Les sociétés humaines modifient plus rapidement leurs milieux et leurs modes de vie que les capacités d’adaptation des organismes, à commencer par nos systèmes immunologiques.
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BIODIVERSITÉ ET ÉCONOMIE
Par Pascal Picq
Que vaut, d’un point de vue économique, la biodiversité ? S’il est regrettable des points de vue anthropologique, éthique, esthétique, écologique, civilisationnel et évolutionniste d’en arriver à estimer la valeur des services économiques rendus pas la nature, en l’occurrence la biodiversité, pour en appréhender l’importance fondamentale pour nos sociétés actuelles et futures, les chiffres sont vertigineux, à l’aulne des plans de relances dans toutes les régions du monde pour sortir de la crise de la pandémie causée par un coronavirus sorti, bien malgré lui, de son écosystème. Dans la lignée des rapports de Nicholas Stern sur les coûts pour l’économie des dérèglements climatiques, l’économiste Partha Dasgupta de l’Université de Cambridge vient de publier un rapport d’un groupe de travail sur les enjeux économiques des écosystèmes et des biodiversités. Cela se chiffre en millions de milliards de dollars.
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